Communiqué de presse

Michèle Gignoux : variété... et go !

Barbara Rose (historienne d'art, commissaire d'exposition)
...Dans son atelier, il y a des photos aux couleurs éclatantes : poules, chaises, affiches publicitaires prises au cours de séjours au Brésil, Grèce, Egypte, à New York et Los Angeles etc...On y voit aussi des photomontages dont un autoportrait en forme en forme de robot découpé sur fond de piscine peinte par David Hockney. Son travail n'a, bien sûr, rien de la peinture de chevalet quasi-traditionnelle de Hockney, mais on y trouve le même étonnement et la même joie, toujours renouvelés des expériences de chaque jour, qui sont si loin des aspects satiriques et critiques du pop art...

Clarisse Lebas (chargée des expositions à la collection Lambert, Avignon)
...Comme nous l'avons découvert Michèle Gignoux nous enchante d'un univers à l'autre. Cette fois elle nous entraîne dans un monde bien connu, celui de l'argent.
L'argent de l'art/l'art de l'argent ; si l'artiste est toujours ballotté entre ces deux propositions, honnies, diaboliques mais se nourrissant fatalement l'une l'autre, certains refusent de s'y enfermer, MG est de ceux là.
Avec le passage à l'euro, la Banque de France jette par sac entier chaque nuit des billets de banques. Ces derniers, détruits puis hachés, sont découvert par MG lors d'une de ses excursions nocturne. Ils deviennent alors une matière artistique : couche pictural épaisse pour ses toiles, briques fragiles et légères pour ses murs, poudres pour ses tapis et ses boules, bonbons confettis appétissants dans ses bocaux hermétiques. Et cest « La fin du franc » 2002-2005, expositions à Paris, Avignon, Athènes, etc...

Audrey Enjalbert (chargée des arts visuels à l'Atelier Apt)
Michèle Gignoux accumule des objets obsolètes devenus « sa drogue », plus de 500 pièces de canevas dont plus personnes ne veut, au summum du kitsch de l'encombrant, elle, elles les collectionnent.
Il permet la réalisation de motifs variés et pittoresques : de la scène champêtre et bucolique à la danseuse en tutu et pointes, en passant par l'éternel bouquet de roses rouges...
...Il ouvre des possibilités, plus inattendues vers des paysages exotiques et des nues érotiques (on s'interroge alors sur les mains patientes et expertes qui les ont réalisés.)
Pour l'installation Total Social (2009), MG compose avec cette matière picturale colorée et figurative avec un accrochage en accumulation ce qui suscite une expérience visuelle inattendue. Une reconstruction qui nous donne l'immense plaisir d'entrer en contact avec une sensation que nous pensions pour toujours perdue ou même inexistante, mais qui a traversé le temps. Son geste archéologique restitue une valeur, fabrique du sens comme une mise au point...

Jean-Pierre Lavignes (galeriste)
L’œuvre de Michèle Gignoux depuis 1967 est une sorte d'inventaire à la Prévert dans lequel elle intervient en permanence dans, sur et avec notre quotidien.